Et quand viendra le fils de l’homme… +

Mt 25,31-46 — Parole de Dieu

Le sappel

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No 78
journal du sappel / Mai 2010 La relation

J’ai chuté sur des pierres

Témoignage de Viviane

Peux-tu nous dire quel a été ton parcours depuis quelques années pour trouver ta place au Sappel ?

Mon mari est décédé en 2001 et je me suis retrouvée seule à la maison. A partir de ce moment, je me suis renfermée sur moi-même. J'avais des photos de mon mari partout, sur les murs de l'appartement; j'avais même placé des souvenirs et des fleurs que l'on met sur les tombes. J'écoutais sans arrêt le dernier message que mon mari avait laissé sur le répondeur. Je ne mangeais plus qu'une fois par jour. Je ne sortais plus, j'étais comme dans une tombe.

C'est grâce à une amie qui m'a emmenée au Sappel, que j'ai pu remonter la pente. Ca m'a permis de me remettre à voir du monde, de discuter avec d'autres personnes. Les ateliers, comme le théâtre, le groupe de prière m'ont beaucoup aidée. Même si la vie reste encore difficile, avec la prière je trouve que j'ai plus de force en moi. Quand je rentre à la maison je me sens plus légère, je suis bien. Sinon je pense que je n'aurai pas pu supporter tout ce que je vis.

Parfois certaines paroles de la Bible sont dures, mais elles sont vraies ; comme il est dit dans l'Evangile : "J'ai chuté sur la pierre...", et moi, combien de fois, j'ai chuté sur des pierres. Je trouve que la vie de Jésus rejoint souvent notre vie.

Est-ce que le Sappel t'a aidée dans ta relation avec les autres ?

Il m'a beaucoup aidée, surtout avec mes propres enfants, car nous ne nous parlions plus. Ils ne croyaient plus en Dieu depuis la mort de leur père. Quand ils ont pu venir une fois au Sappel, ils ont dit que ça leur avait fait du bien. Mon petit-fils n'était jamais entré dans une église, il est venu dans la chapelle de Grange Neuve, et il s'est senti bien. Maintenant, Sandrine l'une de mes filles vient de faire baptiser sa dernière fille. Même ma fille Séverine m'a demandée de prier pour ma petite-fille qui était malade.

Cela a donc fait changer les rapports que j'avais avec mes enfants, ils viennent me voir, ils me téléphonent, ils connaissent tout le calendrier de ce que je vis au Sappel.

Peux-tu nous parler comment tu vis ta relation avec des personnes plus pauvres ?

a pire que moi à tous les niveaux. C'est très difficile pour beaucoup de personnes, beaucoup de gens sont dans la rue.

Ici certains sont plus malheureux que nous, il y a des personnes qui ont un handicap. Moi, j'ai gardé déjà des handicapés, ça ne m'a pas dérangée ; au contraire ce sont des personnes comme les autres. Ils ne sont pas comme nous, ils demandent de l'affection.

Quand j'en vois qui sont malades, j'aimerai leur donner ce que j'ai « de mon peu de santé » ; comme quand mes enfants sont malades, moi aussi je suis mal. Je pense par exemple à une jeune maman qui vient d'avoir son neuvième enfant, je lui ai proposée de l'accueillir chez moi.

Quels sont tes souhaits pour l'Eglise ?

J'aimerais que l'église de mon quartier soit plus souvent ouverte. Je désirerai faire partie de la paroisse St Martin à Vienne, m'occuper des fleurs, nettoyer l'église...

Au Sappel, on n'est pas laissé dans un coin : quand je suis arrivée on ne m'a pas laissée de côté, on n'est pas rejeté, on est accueilli. Maintenant je sens que je peux le faire pour les autres.

Les prêtres devraient aller voir les gens : je suis allée à l'hôpital pendant un mois et demi et personne de mon quartier n'est venu me voir.

Je souhaiterais que l'Eglise aille plus vers les personnes en difficulté.

 

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