En cette heure là, Jésus exulta dans le souffle saint et il dit : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre car tu as caché cela à des sages et des intelligents et tu l’as dévoilé aux petits. Oui, Père car c’est ainsi que tu trouves ta joie. »

Luc 10,21 — Parole de Dieu

Le sappel

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No 78
journal du sappel / Mai 2010 La relation

Éditorial

Nous sommes encore sous le coup du très fort taux d’abstention aux dernières élections régionales, jusqu’à 80% dans certaines banlieues.

Bien sûr il n’y avait pas un grand enjeu, mais lorsque de tels scores sont atteints, la démocratie est en danger. Elle est un équilibre fragile, il faut en prendre soin, et s’interroger sérieusement lorsqu’une si grande partie des citoyens ne s’y retrouve plus. Nos amis du Quart Monde n’ont pas voté : « De toutes façons, que ce soit d’un côté ou de l’autre rien ne change dans nos vies, on n’intéresse personne. »

Lorsque la République ne peut plus assurer du travail pour tout le monde, lorsque toute une frange de jeunes n’a déjà plus aucun espoir, on comprend qu’il y ait une attitude de protestation qui s’exprime aussi par cette abstention.

Les élus de la majorité (quelle qu’elle soit) doivent écouter ce malaise ; cette masse silencieuse est le signe d’un profond dis-fonctionnement, mais elle possède aussi, sans doute, de bonnes réponses pour notre « vivre ensemble ».

Cela me fait penser à un passage du Premier Testament, « L’ânesse de Balam » (Nbr 22). Cette ânesse avait déclenché la colère de son maître, en s’arrêtant plusieurs fois pour éviter un danger. Son maître, un homme pourtant réputé pour sa sagesse n’avait pas vu l’ange de Dieu qui indiquait le danger, l’ânesse, elle, l’avait vu, mais elle n’avait pas la parole… !

Nous sommes souvent aveuglés par le but que l’on s’est fixé pour réussir, ainsi ceux qui mènent le monde sont sûrs de leurs objectifs et persuadés de leur savoir. Ils n’arrivent plus à écouter « ceux d’en bas » qui subissent les échecs des décisions qui ont toujours été prises sans eux qui ne font pas de bruit. Ils sont au plus près de la vie, ils voient tous ceux qui souffrent et qui n’en peuvent plus ; eux ils savent ce qui est le plus important pour sauvegarder le « vivre ensemble ». Interpellons nos élus politiques pour qu’ils se mettent à l’école des plus petits, qu’ils comptent sur eux pour consolider notre démocratie.

Dominique Paturle

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