En cette heure là, Jésus exulta dans le souffle saint et il dit : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre car tu as caché cela à des sages et des intelligents et tu l’as dévoilé aux petits. Oui, Père car c’est ainsi que tu trouves ta joie. »

Luc 10,21 — Parole de Dieu

Le sappel

actualités

No 74
journal du sappel / Décembre 2008 Journal

Editorial.

20 ans, ça se fête !

La communauté du Sappel va fêter les vingt ans de son existence à l’Ascension 2009. C’est en effet dans l’été 1989, que Dominique et Bigna Paturle, Pierre et Geneviève Davienne ont quitté le volontariat ATD Quart-Monde pour s’installer à Soucieu en Jarrest dans le Rhône et répondre à l’appel du Seigneur : permettre aux plus pauvres de faire Eglise.

Pendant plusieurs années, Le Sappel a articulé son action autour de la rencontre des familles du Quart-Monde lors des "dimanches du Sappel". Une fois par mois, nous nous retrouvions tous pour commenter la Parole de Dieu et vivre un temps fraternel. Ces rassemblements étaient rendus possible par des visites personnelles dans les familles, et prolongés par des événements d’Eglise vécus ensemble : Synode de Lyon, « Journée des sans voix ".

Avec la venue de nouveaux communautaires, d’autres dimensions ont pu se développer : le catéchisme dans les familles et le rassemblement de ces familles au sein de "journées familiales", le développement d’ateliers de création, l’expérimentation de la place des plus pauvres dans une paroisse populaire, à Vénissieux. Parallèlement, la vie communautaire s’est approfondie ; des amis ont pu se constituer en "fraternité de compagnons", et "fraternité de veilleurs" et les familles du Quart-monde ont pu s’engager.

Durant toutes ces années, l’intuition qui a prévalu à la naissance de la communauté est devenue une conviction : l’évangélisation des plus pauvres est source de renouvellement incessant de l’Eglise. Parce que le Christ a épousé leur destin, les plus fragiles deviennent le lieu de la présence bienfaisante, salvatrice de Dieu. Ils sont le trésor de l’Eglise qu’il convient d’honorer.

C’est ici que se trouve notre plus grande espérance, et notre plus grande souffrance, c’est qu’elle est loin d’être partagée par les communautés chrétiennes. Les plus faibles ne sont pas les faire-valoir de notre bonne volonté de chrétiens, ils sont un lieu toujours étrange, dérangeant, fulgurant, de révélation de la miséricorde du Père. La diaconie de l’Eglise que nous entrevoyons n’est donc pas un service "technique" de solidarité plus ou moins facultatif, mais une dynamique de vie qui traverse toute l’Eglise et qui la constitue. "Donner plus d’honneur à ce qui en manque pour l’unité du corps"... Nous n’avons pas encore tiré tout le sens de cette parole de l’apôtre Paul.

A l’Ascension 2009 nous allons rendre grâce au Seigneur pour le chemin parcouru. Nous lui demanderons aussi du courage et de l’imagination pour expérimenter une fraternité où le plus pauvre soit le maître, une fraternité sans barrière, annonce du Royaume qui vient.

Pierre Davienne, diacre

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