"Je n'ai pas eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment..."

Jean-Luc, incarcéré à la prison de Lyon-Corbas — Parole des pauvres

Le sappel

actualités

No 69
journal du sappel / Avril 2007 Journal

Le chemin de Croix à Beyrouth.

« Ce que vous avez fait aux plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait »

Nous avons eu la visite de Sœur Thérèse qui est engagée au Liban avec des familles d’un quartier populaire. Elle nous partage comment elles vivent la passion du Christ. Chaque vendredi de Carême, les mamans ont décidé d’aller à la rencontre de personnes dont les conditions de vie sont particulièrement difficiles.

Jésus lave les pieds de ses disciples. Après avoir lu le texte de l’Evangile, nous sommes allées à la société de nettoyage de la ville, prendre conscience de l’importance du grand travail de ces ouvriers qui, pour la plupart, ont quitté leur pays pour venir nous servir, qui balaient et nettoient tous les jours nos quartiers ; découvrir leurs conditions de vie et de travail.

Les amis de Jésus l’abandonnent. Nous lisons de nouveau l’Evangile et après un temps de prière, nous partons à un asile qui accueille ceux dont personne ne veut. Il y a là un bébé, des petits enfants, des jeunes et bien sûr, des vieux. Tous ont eu des proches, qui ne pensent plus à eux...Même accueillis avec amour, ils portent la blessure de cet abandon.

Jésus au cachot. Après la lecture de l’Evangile montrant les soldats qui brutalisent leur prisonnier, nous nous rendons au sit-in permanent des familles de prisonniers en Syrie, dont on est sans nouvelles depuis de longues années et dont on sait qu’ils ont des conditions de détention tout à fait inhumaines. Nous communions à l’angoisse immense et à l’attente interminable de leurs proches.

Jésus devant Caïphe, Hérode, Pilate. Cet évangile nous a conduites au Tribunal : le bâtiment imposant et austère, les juges assis, les accusés liés et debout, le dialogue où l’accusé a peur et le Juge est sûr de lui-même... les gens qui vont et qui viennent, extérieurs au drame de celui qui redoute la sentence.

La flagellation de Jésus. Dans L’Evangile, c’est dit en quelques mots, mais nous réalisons de quoi il s’agit : un corps à la merci des coups, un être souffrant qui ne peut rien pour se protéger...nous l’avons rapproché de la situation de tant de femmes battues par leurs conjoints. Nous sommes allées à l’Association libanaise de combat contre les violences faites aux femmes . Nous avons pris connaissance du grand chantier de travail de cette association. Jésus condamné à mort. Deux femmes ont été pour nous le visage de Marie face à la condamnation à mort de son Fils :
• l’une d’elle a perdu son enfant, exécuté suite à une condamnation à mort.
• l’autre est la sœur d’une victime dont l’assassin a été condamné à mort et exécuté. Celle-ci aussi n’a pu supporter la mise à mort d’un homme, même s’il était l’assassin de son frère.

Notre chemin de croix s’est terminé par une heure de prière autour de l’icône de la croix entourée de photos de ces « petits » en qui Jésus vit aujourd’hui. Et notre prière mêlait la Passion du Christ, l’intercession pour ceux qui souffrent et la demande d’un cœur large et compatissant.

Nabaa, Carême 2006

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