Dieu, il est affolé quand un homme se perd, comme une maman quand elle perd un enfant. +

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Le sappel

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No 69
journal du sappel / Avril 2007 Journal

Editorial

Bouleversements......

Et si on changeait la forme du journal, si on habillait ce qu’on a à dire d’une autre couleur ? Bientôt le soixante-dixième numéro, il est temps ! Il y a ceux qui s’en réjouissent « c’est plus jeune, plus dynamique », et les nostalgiques « On aimait bien le journal vert, il va falloir s’habituer »

En tout cas merci à Gérard Breuil, notre ami peintre qui a conçu pour nous cette nouvelle couverture, et merci aussi à Olivier Lejeune qui est l’auteur des illustrations. La forme n’est jamais accessoire ou secondaire par rapport au fond, elle en est au contraire complètement solidaire. Et si le symbole du Sappel apparaît de manière lumineuse, c’est pour nous rappeler que ce temps donné, ces moyens, cette énergie, cet amour sont infimes en rapport à l’attente de tant d’hommes et de femmes, de tant de drames vécus par beaucoup d’entr’eux sur notre planète terre. Mais un jour, devant une foule affamée, le Christ a mis la foi de ses disciples à l’épreuve, eux qui n’avaient que cinq pains et deux poissons pour nourrir tout ce monde « Apportez-les moi ici ... » et la foule fut rassasiée.

Nous sommes une communauté minuscule, nous manquons de forces vives, alors l’enjeu c’est de répondre à son appel avec ce que nous avons, sans nous laisser piéger par l’agitation ni par la culpabilité, mais de vivre de cette confiance qui libère l’amour et fait jaillir la vie.

« Je te téléphone, parce que je ne vais quand même pas te laisser tomber un soir de fête ! » C’est Josiane. Notre amitié vieille de quinze ans est passée par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, avec des colères, des affrontements, des retrouvailles, car sa vie est difficile, et ses relations fragiles. Mais ce soir-là, alors qu’elle est seule « avec ma petite télé, mon tricot et mes photos », c’est elle qui pense à moi et qui partage ce qu’elle a. J’en reste éblouie après tant d’années où c’était à moi de penser à elle. Quel changement !

Ce matin devant ma fenêtre, les arbres sont toujours aussi dépouillés, mais les rameaux commencent à changer imperceptiblement de couleur, le bleu du ciel se fait plus tendre. On sent la terre travaillée par toutes ces racines, étonnement colorée quand un coup de bêche les met au jour. Le printemps n’est plus si loin, et l’œil et le cœur suivent attentivement tous ces petits signes avant coureurs d’un bouleversement qui un jour nous surprendra par son foisonnement.

Bigna Paturle

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