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Saint Irénée — Parole de sages

Le sappel

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No 81
journal du sappel / Mai 2011 Journal

« Visitation en Algérie »

Pierre et Geneviève Davienne ont été invités par l’Eglise d’Algérie à participer à l’animation d’une session pour des étudiants dont la plupart sont d’origine africaine, certains sont catholiques. Nous publions le mot de remerciement qu’ils ont envoyé à leur retour.

Chers frères et soeurs de l'Église qui est à Constantine.Sur l'invitation de Michel Guillaud, prêtre ami de longue date, nous nous sommes rendus chez vous. Nous sommes passés par Constantine pour les journées de rentrée des étudiants et un temps de mémorisation, par Skikda avec Jean, par Annaba pour une journée de visite, par Batna pendant 8 jours avec une rencontre de secteur et par Biskra. Voici les expériences que nous retenons et pour lesquelles nous rendons grâce au Seigneur.

Une expérience de fraternité dans la Parole de Dieu. Le baptême fait des chrétiens des frères et des soeurs dans le Christ et donc de tout être humain. Mais cette fraternité se révèle quand nous mettons en oeuvre la Parole de Dieu. Les JDE et la réunion de secteur à Batna, par la gestuation, nous ont permis de réaliser cela. La Parole de Dieu a besoin d'être reçue dans le corps, le coeur et l'intelligence de chacun pour pouvoir s'incarner dans le monde. C'est le sens du passage que nous avons gestué ( Luc 8,19-21) : celui qui entend et fait la Parole devient « les frères et même la mère de Jésus ». C'était bon d'être de quatorze nationalités différentes et de se savoir fondamentalement frères et soeurs par cette Parole. A Batna, la Parole ( Mathieu 25,31) est venue nous interroger sur notre relation aux plus pauvres. C'est elle qui vérifie notre relation au Christ, puisqu'il a épousé leurs situations : l'étudiante qui pleure de solitude dans la cité universitaire, le jeune père de famille emprisonné, celui qui est handicapé et rejeté, c'est Jésus lui-même. Si nous les servons, c'est Lui que nous manifestons dans la puissance de sa résurrection; sinon, comme le texte le suggère, Il disparaît, et avec Lui la fraternité.

Une expérience d'Eglise. L'Eglise que nous avons rencontrée, si elle est fragile et pauvre, comme le dit son évêque, s'est montrée ardente et déterminée. Nous avons été bouleversés de retrouver la foi que nous rencontrons dans les familles du Quart-Monde : croire en Dieu n'est pas un « en plus culturel » ni un gadget mais une nécessité vitale. Nous avons senti le risque qu'il y avait d'être chrétien (notamment pour les algériens qui ont découvert le Christ) et nous avons senti en même temps un amour du peuple algérien et un respect de la religion musulmane. Croire n'est pas un effort contre l'autre, mais accepter la grâce que le Seigneur nous fait de se donner à nous, simplement, gratuitement. C'est beau de voir comment l'Eglise a besoin de l'autre, s'offre au monde et se met au service, comme son Seigneur l'a fait.

Une expérience de l'Esprit Saint. Cette fragilité serait insupportable à la longue s'il n'y avait pas un profond enracinement spirituel et une volonté de se laisser mener par l'Esprit Saint. Plusieurs fois au cours de conversations où lors d'événements, il a été question de s'en remettre au Seigneur, de lui demander le discernement pour comprendre les « signes des temps » mais aussi de lui faire confiance. Il s'agissait aussi de ne pas contrister l'Esprit Saint... Merci pour votre beau témoignage d'une Eglise qui chemine, qui cherche, qui aime. Cela nous redonne des forces pour nous mettre nous aussi, humblement au service pour la joie des humains et pour la Gloire de Dieu. Alléluia !

Pierre et Geneviève Davienne

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