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Rabbi Moshe Leib de Sassov — Parole de sages

Le sappel

actualités

No 66
journal du sappel / Janvier 2006 Journal

Les 50 ans de la cité St Pierre

Un anniversaire :

les 50 ans de la cité St Pierre à Lourdes

Quelques années après les apparitions, Bernadette demande que l’on construise un abri pour accueillir les pauvres qui se rendent à la grotte.Durant longtemps ce ne fut qu’un baraquement très précaire qui tenait lieu d’abri. Ce n’est qu’en 1955 que l’évêque de Lourdes demande au Secours Catholique de construire une cité qui puisse accueillir plus dignement les pèlerins ayant peu de ressources notamment ceux qui viennent de pays pauvres. Monseigneur Rodhain s’occupe personnellement de cette réalisation. En 1993, la cité est entièrement rénovée, elle offre maintenant une qualité d’accueil digne des hôtels de la ville.

Un souci de l’accueil Le groupe Quart Monde fréquente la cité depuis 1970. Nous avons connu l’époque les dortoirs, mais d’année en année, nous avons senti un souci de l’accueil, pour que chacun se sente chez lui. Comme l’explique Maurice un bénévole du Secours Catholique de Rennes qui vient aider régulièrement à la cité :"Est-ce l’effet Lourdes ou l’effet Secours Catholique ou les deux conjugués, mais il est exact que le climat qui règne dans cette maison est particulier entre bénévoles et du même coup avec les personnes qui sont reçues pour un séjour dans la cité mariale. Eux-mêmes reconnaissent qu’ils n’ont pas connu cela auparavant. Au bout de quatre jours, ils sont surpris de se voir changés. De timides et méfiants qu’ils étaient en arrivant, ils ont pu lier des contacts entre eux dans un climat de confiance et d’ouverture. Ils ont pu vider leur sac, souvent bien lourd, sans se sentir jugés et encore moins condamnés. Ils repartent avec un nouvel éclairage sur leur vie, de nouvelles forces pour affronter les difficultés qui les attendent à leur retour à la maison et dans leur quartier. Ils ont tissés des liens entre eux et avec leurs accompagnateurs qui seront bien précieux pour la suite. Bénévoles en pavillon, nous sommes particulièrement bien placés pour approcher les menus problèmes qui sont autant d’indices de difficultés malheureusement habituelles chez ces personnes et, avec l’habitude, nous trouvons le mot ou l’attitude juste qui va dédramatiser la situation. Mais j’ai pu remarquer que, dans les autres services, ces personnes rencontrent aussi le dépannage et le réconfort qu’elles attendent. C’est l’esprit de la Cité. Pas étonnant que, lorsqu’on y a goûté, on cherche à revenir, et encore, et encore."

La cité s’est toujours sentie responsable de mettre en oeuvre cette attention prioritaire de Marie pour les plus petits. Bernadette etait sûrement l’une des plus pauvres de son village, elle ne savait ni lire, ni écrire ; son père était traité de voleur. Les pauvres peuvent se reconnaître facilement dans cette jeune fille.

"Si la Vierge s’est adressée à Bernadette, elle peut aussi s’adresser à nous" entend-t-on parfois. La cité est aussi le lieu de rencontre de nombreux pays du monde, notamment de l’Afrique ou bien maintenant des pays de l’Est, c’est une réalité visible de l’Eglise Universelle. La fête ! un sentiment de plénitude

Pour préparer cet anniversaire, le directeur avait tenu à nous associer : "on sait qu’avec le Sappel, il y a en majorité les très pauvres." Toute l’année nous avons préparé cette rencontre où six cent personnes étaient attendues. Une folie pour cette cité qui ne contient que 450 places. Mais tous ont joué le jeu, certains ont accepté de dormir à l’extérieur. Nous étions une délégation de 25 personnes venues de Reims, Dijon, Maubeuge, Namur et Lyon. Les participants étaient invités à préparer leur "sac de l’espérance", à apporter ce qu’ils avaient réalisé au cours de l’année pour le partager avec les autres. Le Sappel a bien sûr apporté le livre du Chemin de Croix qui a beaucoup impressionné par la qualité de sa réalisation et la profondeur de son message.

Les plus pauvres se sont sentis particulièrement bien accueillis : "le Directeur parle même aux gens comme nous qui ne sommes pas bien habillés". C’est vrai qu’il avait toujours du plaisir à bavarder avec eux. La procession aux flambeaux est toujours impressionnante, particulièrement ce soir-là où il y avait beaucoup de monde. Une femme de notre groupe y a vécu quelque chose de fort : elle a tout d’un coup ressenti une chaleur dans le dos, elle a cru que c’était quelqu’un qui avait approché son cierge de trop près, ce n’était pas ça ! Elle s’est rendu compte que c’était une chaleur intérieure et une grande paix. Elle venait de perdre son mari, elle était angoissée de se retrouver seule. Elle en a été libérée. Nous avons vu alors son visage se détendre tout au long du séjour. Elle est repartie avec une grande joie. L’apothéose a sûrement été la fête du dimanche, où l’abondance dans la gratuité faisait penser aux textes de la Bible sur les promesses d’un nouveau monde. N’avoir rien à payer, faisait du bien à ces mères de familles qui se débattent chaque jour pour joindre les deux bouts, allant d’humiliation en humiliation pour trouver quelques secours, à tel point que l’une d’elle m’a dit : "Aujourd’hui je me lâche !". A la fin de la fête, je me suis exclamé : " On est reçu comme des princes " ! Quelqu’un a réagi aussitôt : "Non, comme des rois". Je crois que cela résumait bien ce sentiment de plénitude.

La présence de Mgr Perrier, évêque de Tarbes, a montré l’importance que l’Eglise attachait à ce rassemblement. Ses paroles étaient simples, et nous avons eu aussi la chance de l’avoir à notre table le jour de la fête, où il a posé beaucoup de questions sur le Sappel.

Ce 50 ème anniversaire de la cité a été un grand moment de convivialité où tous les milieux ont vécu la fête ensemble autour des plus pauvres. Il nous a permis de mieux connaître les délégations du Secours Catholique et de se préparer ainsi à collaborer avec elles tout au long de l’année.

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