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Saint Irénée — Parole de sages

Le sappel

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No 95
journal du sappel / mars 2016 journal du sappel Télécharger le journal au format PDF

lettre à tous les hommes abandonnés

 

Tu n'es pas seul entre tes quatre murs avec toi  je suis là.

Je partage ta peine,

Chaque jour de ton enfer je pleure avec toi.

Non, tu n'es pas seul, je suis avec toi.

 

Ton angoisse je la connais, je l'ai vécue comme toi ;

Moi aussi j'ai été abandonné de tous.

Dans ta détresse j'entends ta voix, elle est juste en mon cœur,

J'entends qu'elle vient vers moi.

 

Entre tes quatre murs tu ne me vois pas.

Et pourtant, regarde, regarde, il n'y a que moi qui peut être là.

 

Voilà des années que tu espères

Voilà des jours de tristesse et d'angoisse,

Des nuits où je vois que tu ne dors pas.

Ton espérance, aujourd'hui, elle est là :

Je suis là pour consoler ta peine,

Pour essuyer tes larmes, celles que les autres ne voient pas !

 

Je sais que tu rêves d'un monde juste, mais il n'existe pas ici-bas.

Tes désirs sont justes, c'est pour cela que je suis près de toi.

Ce monde dont tu rêves, il est là,

Près de toi, je le dépose dans ton cœur.

 

N'écoute pas ceux qui t'ont parlé de moi, ils ne me connaissent pas.

Car pour me connaître, il faut être comme toi,

Seul et abandonné de tous, ne pas avoir de cœur où se reposer.

Ta peine, ils ne la porteront  pas, car ils ne savent pas.

Mais,  je t'en supplie, ne leur en veux pas.

 

Non, tu n'es pas seul  dans ta cellule ;

Dans cette ombre qui traverse ta vie,

Dans ce silence insoutenable,

Où seul  retentit le bruit des clés et des portes,

Dans ce lieu, où l'on t'a rejeté, Moi, je suis là !

 

Je ne t'abandonnerai jamais,

Le jour où tu me diras : « Sauve-moi ! »

Eh bien, moi qui pleure avec toi, et qui prends ta peine

Je ferai de ton malheur, une éternelle joie !

 

Ce feu de l'amour, dont  tu rêves,

Ce feu de la justice, qui brûle en toi, à jamais il brûlera ;

Car malgré ces barreaux, ta cellule, tes années de prison

Eh bien,  moi,  je resterai toujours près de toi.

 

Je suis ton espoir, la source de ta vie.

Ecoute ce silence, comme il est bon avec moi.

Tu sais moi aussi, je ne sais où poser la tête.

Eh bien,  si tu le veux,  je la pose sur toi.

Merci d'avoir pitié de moi. Ne sommes-nous pas des amis ?

 

Mais, qui est cet homme qui te dit tout cela ?

Regarde, regarde encore une fois au fond de toi,

Tu verras qu'il y a longtemps que je suis là,

Je suis ton rêve, car je suis l'Amour,

Je suis ta vie, car je suis la Justice,

Je suis ton Ami, car je prends ta peine,

Je Suis Jésus !

 

Aujourd'hui, je veux que tu sois près de moi

Je suis ton Dieu, pauvre, humble, triste, abandonné.

Et moi, Jésus, je suis mort sur une croix,

Où comme toi, plus personne n'était là.

 

Mon Eglise, elle est là, dans ta cellule,

Je l'ai mise dans ton cœur car tu es ma brebis.

Dans mon royaume, j'ai préparé une place pour toi

Et jamais tu n'en seras écarté.

 

 

Rachid  Dominique       

Un jeune détenu de la prison de N.

 

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