La dignité selon les jeunes
Dans le cadre d'un Webdocumentaire pour le Ceras (Centre de recherche pour l'action sociale) le groupe des jeunes du Sappel (16-20 ans) a été filmé par Martin de Lalaubie pour illustrer le principe de « la dignité de la personne humaine ».
Regardez la vidéo sur le site jeunes-et-engagés.fr
ainsi que les autres clips du webdocumentaire...
Au début pour permettre une plus grande liberté de parole, nous les avons faits échanger en individuel : un jeune avec un animateur.
"C'est quoi pour toi la dignité ? As-tu déjà été fier de ce que tu es ? En quoi es-tu unique ? As-tu déjà vécu des situations indignes ?.."
Ce qui était frappant dans leurs réponses, c'est que pour tous, rester digne c'est lutter pour ne pas répondre à l'humiliation par la violence, même si parfois ils n'y arrivent pas.
« Je prends sur moi et ça demande de la force. Quand je m'énerve c'est le contraire de la dignité ».
« La dignité, ça se rapproche de la fierté. Quand on t'insulte, c'est ta fierté qui en prend un coup. C'est ton grade qui baisse, les gens qui te marchent dessus."
"On m'insulte souvent en classe, j'ai envie de leur dire ''c'est ça, continue de m'insulter'' mais je dis rien ; en moi, j'ai envie de les taper mais je me retiens. Je veux pas me dégonfler. Ce qu'il faut, c'est discuter, s'expliquer. Voilà la meilleure manière de se battre. Faut arriver à se mettre d'accord, juste avec la parole. Au début, c'était dur de se contrôler. Avec le temps, j'ai appris à contrôler ça."
Et pour eux le modèle c'est Jésus (le modèle mais aussi Celui dont ils témoignent qu'Il leur donne la force au quotidien), qui non seulement n'a pas répondu à la violence par la violence, mais qui est allé jusqu'au pardon.
« Jésus il s'est fait crucifier. Lui, il est resté digne. Il a dit: "pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font... »
Et voilà comment des jeunes au quotidien difficile vous disent que la dignité de l'être humain se dévoile de la manière la plus éclatante dans sa capacité au pardon...
« Ma mère je suis fier d'elle quand elle s'excuse... comme hier, elle m'a dit: tu es mon fils »
Ils ont ensuite été invités à s'interviewer mutuellement, en binômes, caméra en main. Cela a offert un nouveau cadre et une écoute encore plus fine. Ils ont alors été capables de se dire devant l'autre grâce à « l'écran » qu'offrait la caméra.
Les difficultés de leur vie quotidienne et la société qui les entoure peuvent leur renvoyer une image négative d'eux-mêmes. Là ils ont été filmés dans ce qu'ils aiment faire, ce en quoi ils se sentent beaux et fiers de ce qu'ils sont. Et ils étaient magnifiques ! Par exemple, un jeune qui souffre de n'être scolarisé qu'une demi-journée par semaine nous dit : « Quand je danse je suis fier de moi ». Alors il a dansé du hip hop devant tout le groupe admiratif. Juste après, une autre jeune a joué un morceau de piano : le contraste était saisissant. Le fan de hip hop n'en revenait pas de tant de beauté ! Et à son tour il lui a dit toute son admiration...
Oui sur leurs visages s'offre à contempler cette «splendeur du vrai» qui définit la beauté,
l'image de Dieu.
Joïlita Tresca