La différence entre les riches et les pauvres, c’est que les riches, ils ne pensent pas aux pauvres, alors que nous, on pense sans arrêt aux riches…

Quico — Parole des pauvres

Le sappel

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No 86
journal du sappel / février 2013 Vers Diaconia 2013

LE LAVEMENT DES PIEDS

Dans le cadre de la préparation à la rencontre de Diaconia 2013, nous avons participé à l'élaboration d'un DVD sur la méditation d'un texte de l'Evangile qui nous parle du Christ serviteur lors de son dernier repas, le Jeudi Saint. (Jean 13, 1-15)

 

Chantal : Ceux qui lavent les pieds ce sont les domestiques, ce n'est pas très « ragoûtant ».

Michel :  Moi je trouve que c'est un honneur qu'on me lave les pieds.

Chantal  : Je suis habituée à laver, à aider. Je fais ça tous les jours, je suis auxiliaire de vie.  C'est du travail ,mais je le fais avec amour. C'est indispensable à l'autre, on sait que l'autre sera bien après. Quand on me lave les pieds, c'est plus difficile de recevoir, c'est pas la même démarche.

Michel : Faire ce geste, c'est rentrer dans l'intimité de chacun de nous. On est plus que des frères, on est une seule famille, on fait de tout notre cœur, y'a  quelque chose en plus.

 

                 « Vous, vous êtes purs, mais non pas tous »

 

Viviane :  En nous lavant les pieds,  Jésus veut nous purifier, comme pour le baptême,  on entre dans la vie de Dieu, c'est une nouvelle naissance.

Claire : Jésus s'abaisse pour être pareil que nous, il est à la même hauteur, il se met à notre place, Il est doux et humble de cœur.

Michel : Il s'est mis en dessous, il ne veut pas nous aider de haut, il veut nous aider d'en bas; mais après la Résurrection, il revient au dessus pour nous entraîner avec Lui.

 Laurence : Ca me fait penser à la Vie éternelle, si je ne vous lave pas les pieds vous ne pouvez pas monter au paradis, vous ne pouvez pas être à mes côtés. Il invite son peuple à venir, il a voulu délivrer son peuple; il invite les pauvres, il aime les pauvres.

 

             « Vous devez vous lavez les pieds les uns les autres »

 

Chantal : Jésus nous demande de  faire la même chose pour les autres.  Moi je le fais pour mes petits enfants, ils ont besoin de moi,  il y en a un qui m'a dit: « Mémé je prie le Bon Dieu pour que tu restes toujours avec nous ».

C'est sûr que je donnerais ma vie pour eux comme Jésus l'a donné pour nous, mais c'est vrai que je ne le ferais pas pour mes voisines, je les dépannerais si elles ont des difficultés, on m'appelle la psychologue dans le quartier; je ferais tout ce que je peux mais je ne donnerais pas ma vie.

Michel : Lui il l'a fait sans rien attendre en retour. Quand t'as besoin d'aider quelqu'un, il ne faut rien attendre en retour.

Chantal : On a besoin d'être aidé, parce que ce n'est pas facile de s'aimer les uns les autres, ... on avance lentement dans notre vie avec Jésus, mais on finira par y arriver, grâce au pardon. C'est dur de pardonner mais il s'est passé quelque chose en moi, j'y suis arrivée.

Laurence : Moi aussi j'ai pu pardonner à mon père, il m'a fait des choses pas bien quand j'étais petite. Pendant des années je n'arrivais pas et ça tournait dans ma tête, c'est à Lourdes après un chemin de croix que j'ai pu dire « Je te pardonne papa» et ça m'a libérée, je me suis sentie légère.

 

              « Sachant que son heure était venue,

                l'heure de passer de ce monde à son Père,

                  lui, qui avait aimé les siens, les aima jusqu'au bout »

 

Michel : Par ce geste Jésus nous dit qu'il nous aime comme on n'a jamais été aimé: en donnant sa vie pour eux, il nous invite à faire de même.

Viviane : Jésus rend service jusqu'à la mort, il veut nous montrer qu'il nous aime jusqu'au bout.

Viviane : J'ai soutenu une amie à qui on avait retiré tous ses enfants, elle ne voulait plus parler à personne, mais moi j'ai insisté, je ne me suis pas découragée et à force de l'appeler, un jour elle m'a demandé de venir la voir, je me suis mise à son écoute, cela lui a remonté le moral. Malheureusement elle a perdu sa fille de 16 ans dans un accident de voiture et depuis elle s'est remise dans la boisson.

Muriel : Pour moi ça été dur avec mon mari, depuis qu'il s'était mis à boire, la vie était impossible à la maison, je l'ai supporté pendant des années mais Dieu m'a donné la force et le courage. J'ai aussi eu un cancer, j'ai été opérée,  j'ai eu très peur de mourir ; mais à la retraite que j'ai vécue à la Maison du Sappel, le prêtre m'a imposé les mains, j'ai ressenti que Jésus me disait : « Courage, tu vas guérir, n'aie plus peur. » Depuis j'ai été guérie. Quand le docteur m'a dit que j'étais guérie, j'ai crié devant Lui : «  Merci mon Dieu !» Depuis tous les jours dans mes prières, je remercie Dieu. C'est une grande force pour moi. 

Claire : Un jour  j'ai vu un jeune couple qui dormait dans la cave de mon immeuble, je leur suis venue en aide, je leur ai donné un matelas et des affaires et chaque soir je leur apportais à manger....au bout de trois mois ils ont pu trouver un travail, avoir un logement.

Quand vous voyez des enfants qui souffrent vraiment, la souffrance intérieure et extérieure très forte vous donne envie de faire quelque chose pour eux pour les sauver. Quand vous voyez des personnes qui sont dans la rue et qui n'ont rien et qui cherchent dans les poubelles pour trouver de la nourriture qui n'ont pas une couverture à se mettre sur le dos l'hiver, c'est pas marrant pour eux. Moi je me mets à leur place car j'ai vécu ça dans un poulailler. C'est ce que j'ai vécu moi  et que j'ai ressenti. J'ai pris cet engagement d'aller vers les autres. 

 

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