Si la brebis que nous rencontrons a mal à la patte, ou a faim, sommes-nous certains que c’est là son seul besoin. L’avons-nous seulement laissée parler avant de nous précipiter sur le seul sujet ou problème qui nous semblait, à nous, important. Le monde est en feu, les besoins matériels sont immenses, mais l’humanité souffrante n’est-elle qu’une bouche à nourrir ?
La place de « nous chrétiens » est-elle de faire la même chose que ce que d’autres, non chrétiens, font par ailleurs fort bien et avec un coeur qui, sans le savoir, dit quelque chose de l’amour divin ? Lorsque le Pape François nous parle de sa « plus grande souffrance » qui est le « manque d’attention spirituelle », qu’entendons-nous ? Est-ce que c’est uniquement l’affaire des prêtres ? Prenons-nous la chose au sérieux quand bien-même elle est bien difficile à mettre en oeuvre ? Il nous interpellait dans sa toute première homélie sur une Église « ONG » lorsqu’elle ne confesse pas le Christ.
Frédéric, un ami à la vie de galère me disait « Moi je pense qu’après la pandémie les gens vont revenir dans les Églises ». Je ne sais dire si c’est prophétique mais ce qu’il sent, c’est que les crises vont certainement poser la question de Dieu. Alors au moment où nos frères seront en train de se poser la question, saurons-nous l’entendre, l’accueillir, la recevoir, nous laisser percuter par elle, car il y a fort à parier que nous entendrons des choses difficiles ? Ou bien serons-nous trop affairés dans le service des choses du monde ?
Thomas Brugière
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