Les plus pauvres sont l’artère par laquelle il faut que le sang coule pour irriguer tout le corps. Si l’artère est obstruée, le corps tout entier meurt. Pour l’Eglise, c’est une question de vie ou de mort. Si la grâce passe par eux, tout est irrigué

Père Joseph Wrésinski — Parole de sages

Le sappel

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No 103
journal du sappel / Juin 2019 Moi aussi dans mon coeur Télécharger le journal au format PDF

Editorial

Nous sommes au début du mois de mai cette année-là, et nous célébrons le 11ème anniversaire de la Consécration de la Chapelle du Sappel. D’année en année, la « Route du Sappel » s ‘est organisée en marches qui montent vers la maison, chacune à leur rythme : enfants, adolescents, parents et jeunes enfants, adultes marcheurs (les non-marcheurs restant sur le site du Sappel).

Sur chacune des «routes», la Parole de Dieu est par­tagée en plusieurs étapes ainsi que le repas de midi.

Cette année-là, une grosse pluie s’abat sur le groupe des adultes. Nous trouvons refuge dans la cure d’un village de la Combe du Val. Sur le parvis abrité de l’église, je présente le prêtre qui nous fait la grâce de l’hospitalité : « Mr le Curé nous connaît bien, il était présent à la Consécration de la Chapelle il y a 11 ans ! »

En face de moi, Valérie, nouvellement arrivée au Sap­pel, il y a à peine 2 ans... Son visage est baissé.... Elle le relève lentement et de ses yeux suppliants que j’ac­cepte de la croire, dit doucement : « moi aussi, dans mon coeur, je connais le Sappel depuis 11 ans....» Je crois avoir bredouillé un vague « oui, bien sûr » mais sans comprendre sur le champ la portée de ce qu’elle venait de dire... Depuis, j’en suis restée bou­leversée et habitée par ce visage et cette réponse ! Elle pressentait, attendait, espérait un lieu comme le Sappel. Ils sont nombreux sans doute, ceux qui nous « pressentent », non pas nous comme le sauveur, mais ils pressentent au plus profond d’eux-mêmes le Christ, ils attendent sa venue, et espèrent des lieux, des communautés, des paroisses où déjà son Royaume frémit.

A l’approche des 30 ans de la Communauté, nom­breux sont sans doute ceux, qui comme Valérie, nous connaissent déjà dans leur coeur et nous attendent. Il y a ceux que nous rencontrerons - ou qui nous rencontreront -, et tous ceux que nous ne rencontre­rons jamais.

Ceux-là, c’est à nous de les garder dans le coeur, de les pressentir, de les espérer... jusqu’aux retrouvailles éternelles !

Geneviève Davienne

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