Il n’y aura pas de pauvre chez toi.

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À Lourdes, j’ai découvert l’amour

En août 2018, Jordan part à Lourdes pour le Pèlerinage Saint Laurent avec la Communauté du Sappel. Là-bas, il fait des rencontres auxquelles il ne s’attendait pas et qui vont changer le cours de sa vie. Découvrons son récit.

 

Ma vie est un combat. Mon enfance a été marquée par la galère, la violence, l'échec scolaire, la stigmatisation. Maman s'est battue pour que je n'aille pas dans une classe pour personnes en situation de handicap. C'est grâce à elle que j'ai obtenu mon CAP de technicien de surface. Maintenant, je fais le ménage dans les Facs de Lyon, tôt le matin et tard le soir. Je suis même devenu chef d'équipe.

 

À l'été 2018, Mélissa, ma compagne, m'a amené à Lourdes, même si je ne croyais pas. Nous sommes partis avec la Communauté du Sappel. Là-bas, tu vois plein de gens qui souffrent, mais tu vois aussi la fraternité. Les gens que tu ne connais pas t'accueillent et t'aiment. Je pensais que ça n'existait plus. À Lourdes, on donne de l'amour.

 

Je suis allé faire le Chemin de Croix. Je savais que c'était le chemin de Jésus : il tombe et il se relève. Ça m'a fait penser à la vie de tous les jours. Mais Jésus, il ne se relève pas tout seul. Il se relève avec d'autres. Il ne faut pas refuser une main tendue.

 

Les piscines... : C'est comme si j'avais laissé mes problèmes dans l'eau. Ça donne tellement d'émotions ! J'étais limite étourdi...

 

Je suis allé aux piscines aussi. J'avais peur, c'est impressionnant. Mais après, je me suis senti bien, j'étais rassuré. C'est comme avec un linge sale : tu le ressors et il est « clean ». C'est comme si j'avais laissé mes problèmes dans l'eau. Ça donne tellement d'émotions ! J'étais limite étourdi.

 

Depuis, je me prépare au baptême avec Thomas, un Communautaire du Sappel. Ensemble, on lit la Bible. C'est un peu le mode d'emploi de la vie. Quand on souffre, Jésus souffre avec nous. Regarde-le sur la Croix : il est nu. La Croix, c'est ton sac avec tout ce que tu as fait, les bonnes et les mauvaises choses. Quand on mourra, on amènera nos vies avec nous, rien d'autre.

 

Si, on m'avait dit, il y a un an,  le chemin que je ferais, je n'aurais pas cru cela possible. Aujourd'hui, je suis en paix avec moi-même. Je suis plus épanoui. Je pardonne. La vie est trop courte pour ne pas pardonner. J'appelle ça le chemin de paix. Je me réconcilie avec tout le monde. C'est comme si je percevais plus facilement l'amour qu'on me porte. Ma propre mère me dit : « Je ne te reconnais plus ! » Elle me trouve plus sage, plus posé. Elle dit même que j'ai pris dix ans !

 

                      Article de Frédéric Pascal pour le magazine Pèlerin -                                          janvier 2020

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