La pandémie qui bouscule notre planète terre n’épargne personne et oblige à vivre l’inattendu. Aussi, dès le début du mois d’avril, nous avons choisi d’accueillir la réalité présente et de nous rendre à l’évidence : la fête que nous préparions depuis deux années ne pourrait pas avoir lieu comme nous l’avions prévue.
Les personnes du Quart Monde avec lesquelles nous cheminons au Sappel, et toutes celles qui étaient invitées, font partie des populations les plus vulnérables au virus. Un bon nombre venait de différentes régions de France. Et puis, surtout, nous étions tous touchés intérieurement et dans nos relations par cette épreuve. La fête telle qu’elle avait été préparée ne permettait pas d’intégrer la nécessité imposée par la réalité.
Mais ces contraintes ne nous ont pas empêché d’inventer de nouvelles manières de vivre la fraternité qui nous tient tant à coeur et que les plus pauvres réclament de tout leur être. Nous avons ainsi transformé les pèlerinages initialement prévus en juillet et en août en journées de rencontres dans nos différentes maisons. Les ateliers chant, danse, clown, peinture, mandalas se sont retrouvés, des journées familiales ont eu lieu, une rencontre entre groupes du Réseau Saint Laurent s’est tenue en contre août.
La vie continue, autrement, et la parole des familles du Quart Monde ne cesse pas d’être recueillie pour être ensuite partagée.
Cette année, c’est encore l’inattendu… qui nous attend ! Tous les ateliers initiés à l’occasion de la fête vont continuer de même que les groupes de prière, les journées familiales, ... en tenant compte bien sûr des « gestes barrière » et de l’évolution de la pandémie. Oui, la fraternité se bâtit avec les nécessités du temps présent !
A l’occasion du cinquième anniversaire de Laudato Si, notre pape a invité toute l’Église à se saisir de l’écologie intégrale qu’il défend. Nous nous sentons nous aussi interpellés. Cette année, nous voulons nous mettre d’abord à l’écoute des familles du Quart Monde sur ce sujet pour bâtir ensuite notre réflexion et nos actions à partir d’elles. Et il est très probable qu’elles nous emmèneront « ailleurs » que ce à quoi nous pensons.
« Allons ailleurs » !
Cette interpellation de Jésus à ses disciples peut être rapprochée de l’exhortation de Jésus à Marie-Madeleine dans le jardin du tombeau, le jour de Pâques : « va trouver mes frères et dis-leur » Jn 20,17. Tous nos frères et soeurs humains brûlent, beaucoup sans le percevoir clairement, d’entendre la Bonne Nouvelle du crucifié-ressuscité. C’est une belle occasion travailler aussi à la fraternité que notre pape appelle de ses voeux dans sa nouvelle encyclique. Alors n’hésitons pas à aller ailleurs, le Seigneur nous attend dans l’inattendu !
Philippe Brès
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