Éditorial oct 2010
L’engagement dans un diocèse
Sur le quai de gare, en partance pour Lourdes, où nous allons avec un groupe du Sappel rejoindre le rassemblement du réseau Saint Laurent, Valérie me parle. Dans le tourbillon de ses paroles, elle me demande plusieurs choses à la fois, alors en riant je lui réponds :"Je ne suis quand même pas le Bon Dieu !"et elle de me rétorquer du tac au tac :"Non ! Mais t’en fais partie !"Peu importe le sujet de l’échange, mais la répartie m’a touchée comme flèche dans sa justesse spirituelle.
Au retour de Lourdes, je passe l’après-midi avec Michèle, prenons le temps de rire et de discuter ensemble sur tout et sur rien. Au moment de se quitter, elle me lance :"C’était bien aujourd’hui ! On est tous des Jésus les uns pour les autres !"Je reste interloquée, car Michèle parle rarement de foi ou de religion, et cela n’avait pas du tout été le sujet de nos échanges, mais le temps d’amitié passé ensemble a fait jaillir cette exclamation qui m’a tout d’abord surprise dans sa forme, mais dont le fond se révèle à nouveau si riche de sens.
En relisant dans Saint Jean le texte des « Noces de Cana » , notamment la partie concernant les serviteurs qui avaient fait le travail de puiser environ six cents litres d’eau pour remplir les jarres, et tout le monde s’interrogeait sur la provenance du grand cru qui leur était servi, la phrase :« Les serviteurs, eux savaient, et n’hésitaient pas sur sa provenance »me saute aux yeux. Ces serviteurs qui n’hésitent pas et qui nous plongent avec assurance dans l’immédiateté du Royaume ce sont elles, Valérie, Michèle et tant d’autres, qui à cause de leurs vies chahutées, morcelées et souvent brisées, nous offre ce vin de choix : Nous sommes de Dieu, ton visage, mon visage, c’est celui du Christ et l’Esprit nous aide à déchiffrer cette page d’amour.
Merci à vous serviteurs si souvent méconnu, merci d’entraîner les autres à partager en Eglise ce vin de Cana !
Bigna Paturle