Les plus pauvres sont l’artère par laquelle il faut que le sang coule pour irriguer tout le corps. Si l’artère est obstruée, le corps tout entier meurt. Pour l’Eglise, c’est une question de vie ou de mort. Si la grâce passe par eux, tout est irrigué

Père Joseph Wrésinski — Parole de sages

Le sappel

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No 85
journal du sappel / octobre 2012 HEUREUX, VOUS LES PAUVRES DE COEUR ! Télécharger le journal au format PDF

EDITORIAL

HEUREUX, VOUS LES PAUVRES DE COEUR !

                                 Joïlita TRESCA

          C'est l'expérience profonde de cette béatitude qui m'a attirée jusqu'au Sappel. La vie de ceux que j'y rencontre a une intensité particulière, dans ce qu'elle a de plus dur et de plus lumineux. Leur quotidien d'exclusion met leur humanité à nu : ils font face à leur extrême vulnérabilité qui fait le lit du Christ.

 

          Pour continuer de vivre et d'aimer malgré tout ce qui dans leur vie, s'y oppose, ils font l'expérience de la nécessité de Dieu. Face à l'océan de misère qui les avale, ils croient avec un aplomb désarmant : « Le Seigneur me donne la force, sans lui je ne sais pas si je serais encore là ». Ils sont capables de reconnaître : « Jésus, il m'a sauvé, merci Seigneur ! »

 

          Jamais je n'ai goûté une joie telle que celle qui circule quand nous vivons des temps de fraternité avec les plus pauvres. Cette joie-là,  je ne l'explique pas, je la constate !

 

          Je crois que le Christ les rejoint dans une communion à laquelle ils nous ouvrent et qu'en étant au centre, ils permettent l'unité de l'Église qui devient alors ce qu'elle est appelée à être : universelle.

 

          Quand la fraternité l'emporte sur les différences et la louange sur la détresse, quand les corps se redressent et que les cœurs se réchauffent, quand les visages marqués par la misère sourient et rayonnent, j'ai conscience d'avoir le privilège de vivre des temps qui sont davantage du ciel que de la terre...

            

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