PORTRAIT - QUI ES-TU BENEDIKT ?
Benedikt KERN, séminariste, passe une année de formation en France. Il témoigne.
Je m'appelle Benedikt (Benoît), je viens de Cologne, en Allemagne et je suis séminariste en troisième année de théologie. Je suis arrivé à Lyon en septembre 2011 pour une année d'études à l'Université Catholique. Je réside actuellement à la paroisse St Benoît (sic), de Bron.
J'ai la chance de participer ici à la mise en place d'un groupe pour permettre de relire un cheminement que nous pouvons avoir avec des familles, avec des personnes qui sont en difficulté et qui recherchent leur place dans la société, dans la Ville de Bron, ou même dans notre paroisse. Avec ce groupe nous proposons un accompagnement personnel et des liens amicaux pour ces familles en situation difficile.
Pour vivre cette expérience et pour connaitre comment on peut vivre l'Église dans une banlieue avec ses diversités, ses problèmes, mais aussi ses perspectives? Je suis donc venu en France avec l'objectif de m'en inspirer pour la pastorale de l'Église en Allemagne.
Dans le cadre de cette recherche, qui est pour moi de nature politique, théologique et spirituelle, j'ai fait aussi la connaissance du SAPPEL et je suis très content de me laisser enrichir avec tout ce que j'y ai vécu jusqu'à présent.
Avec le Sappel, je participe donc tous les quinze jours au Groupe du Vendredi, à Grange-Neuve. Ces rencontres sont devenues très importantes pour moi. Il se vit beaucoup de moments forts et profonds dans ce groupe (5-8 personnes). Le matin, nous faisons des activités autour du théâtre sur le thème de cette année "Heureux les Artisans de Paix". En effet, en octobre 2012, il y aura un grand spectacle diocésain sur les Béatitudes auquel le Sappel participera.
Comme acteurs, nous travaillons ensemble sur les conflits et les possibilités de réconciliation et de vie ensemble dans un quartier populaire. La mise au point des différents rôles, les costumes, la création des dialogues et le développement de l'action sont un défi pour tout le monde, mais c'est bon de voir que l'on peut avancer ensemble dans ce travail mutuel, en se respectant chacun dans sa manière de jouer. Le fait de vivre ensemble ce temps de joie, de querelle, de dispute, de concentration et de rigoler crée une ambiance fraternelle et extraordinaire.
Cette intimité et cette proximité dans le groupe sont toujours très présentes dans le temps de prière: lorsque chacun prie pour les difficultés des autres et pour ses propres soucis, je sens la présence de Dieu qui est amour et libérateur parmi nous.
Dans les ateliers de l'après-midi, nous pouvons souffler dans des travaux manuels. Moi, j'aime bien faire le chantier avec un ou deux jeunes qui viennent aussi pour la journée. Nous parlons de leurs perspectives de vie. C'est vrai que le travail en groupe nous ouvre pour les relations et la confiance.
Une fois par mois, je participe au Dimanche du Sappel avec les familles du Quart Monde. Avec d'autres jeunes animateurs, je suis au service des enfants - ce qui n'est pas toujours facile, mais c'est souvent très instructif pour moi-même pour vraiment comprendre leur situation et la réalité de leur vie d'enfants. J'ai constaté que leur comportement parfois difficile, est l'expression de leurs expériences de vie: ils ont besoin d'attention, de respect, de confiance en eux-mêmes, mais aussi d'un cadre structuré et sécurisant. Ces dimanches vécus ensemble sont marqués par cette dynamique.
Ça me touche beaucoup et cela m'aide moi à comprendre que notre service comme animateur est vraiment important pour ces enfants - mais aussi pour nous, pour nous laisser interroger :
Est-ce que nous n'avons pas aussi besoin de respect, d'attention et de confiance dans notre vie de tous les jours?
"L'être avec", la présence proche - c'est cela qui est nécessaire dans notre Église, surtout dans notre société qui devient plus en plus individualiste.
Je suis très heureux d'apprendre cela avec la Communauté du Sappel, les membres du Groupe du Vendredi et les familles : partager des expériences difficiles, mais aussi des situations joyeuses et fraternelles qui naissent de ces liens de solidarité, des contacts entre les différents milieux sociaux, quartiers et nationalités, qui nous permettent de vivre ces bons moments conviviaux.