« Voici je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte... » +

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Le sappel

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No 67
journal du sappel / Avril 2006 Journal

Nuit d’adoration.

D’où vient la spiritualité du cœur de Jésus ?

Au 13ème siècle, un jour de la fête de Saint Jean l’Evangéliste, Sainte Gertrude fait l’expérience bouleversante de reposer sur le cœur du Christ avec l’apôtre Jean. A Paray-le-Monial au 17ème siècle, une religieuse, Sainte Marguerite Marie Alacoque, est visitée de la même manière et découvre cette intimité amoureuse avec le Seigneur que la rigueur du jansénisme de l’époque avait écartée.

« Mon divin cœur est si passionné d’amour pour les hommes et par toi en particulier, que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen ».

Dans une autre vision, le Christ lui fait part de sa tristesse, de son amertume devant l’ingratitude des hommes. Il lui montre sa profonde blessure d’amour causée par toute souffrance. C’est au cours de cette deuxième apparition qu’Il lui demande de communier à son corps et à son sang le premier vendredi de chaque mois, et de veiller durant une heure sainte dans la nuit du jeudi au vendredi, en union avec son agonie à Gethsémani.

« Mon âme est triste à en mourir. Demeurez ici et veillez avec moi... Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation, l’esprit est ardent, mais le chair est faible ». Mathieu 26 ; 38,41

Entrer dans la contemplation du cœur blessé de Jésus

C’est dans cet esprit que nous prenons, aujourd’hui, notre tour au milieu de la nuit devant « celui qu’ils ont transpercé »(Jean 19 ;37). Nous contemplons le visage du Christ à travers le visage des plus pauvres se débattant dans des difficultés inextricables qui peuvent les amener, nous amener...à désespérer de la vie et de Dieu .

Paradoxalement, c’est à la croix que Jésus a révélé et révèle encore aujourd’hui le plus radicalement son amour pour les hommes. Dans ce lieu d’échec et de désolation, il se laisse blesser par nos angoisses, nos souffrances, notre péché et de son cœur jaillissent des sources d’eau vive pour le monde. Ces blessures, ces échecs, ces humiliations ne sont plus des abîmes de désespoir ou de révolte contre Dieu, mais au contraire, ils font grandir en nous, comme une source, son amour. Nous entrons dans la confiance. Le Christ vient réparer les blessures subies par l’humanité et son corps bafoué, humilié, torturé devient un corps restauré dans la Gloire. Comme Fils, il nous fait fils et filles de Dieu son Père.

Notre espérance, c’est que l’homme le plus défiguré par la misère soit lui aussi restauré dans la Gloire. Comme le dit Saint Paul, « il l’est déjà en espérance, donc dans le regard de Dieu ».

C’est ce grand mystère d’amour que nous sommes invités à contempler dans ces heures avancées de la nuit.

Je n’ai d’autre espérance Que m’offrir en silence Au don de ton amour M’unir jour après jour Je n’ai d’autre espérance Que m’offrir en silence

Sainte Thérèse de Lisieux

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