Quand on est tous ensemble à se parler, on est en vie éternelle.

Daniel — Parole des pauvres

Le sappel

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No 65
journal du sappel / Septembre 2005 Journal

Pélérinage des jeunes à Assise.

L’année dernière, une douzaine de jeunes de France et de Belgique sont partis en pélerinage en Italie à la rencontre de St François. Ce fut un temps fort de vie fraternelle et de prière. Ils nous partagent leur expérience.

Le temps de la préparation

Notre groupe de Lyon s’est retrouvé plusieurs fois dans l’année pour vivre un temps de prière et pour mieux se connaître. Ces week-end étaient importants pour la préparation du projet "Assise", projet que nous allions ensuite proposer et porter aux autres jeunes d’Orléans, de Dunkerque, de Belgique, de Toulouse et d’ailleurs. Il nous fallait tout d’abord partir à la découverte de St-François que Stéphane, notre animateur franciscain nous a appris à connaître au cours d’un exposé où transparaissait sa passion. Nous nous sommes interrogés sur ce que nous désirions vivre au cours du projet "Assise" : une randonnée, un pèlerinage, sur les traces de St- François. Avec un thème : marcher pour aller à la rencontre.

Le grand jour du départ

(extraits du carnet de voyage de Vincent)

"Ça y est, c’est samedi, le grand jour tant attendu et redouté est arrivé. Je pars à la gare de la Part-Dieu avec Yohan pour retrouver Stéphane. Dès le départ, l’inquiétude est présente au fond de moi. Mais dès que le groupe se retrouve nous rigolons tous ensemble, si bien que le soir autour du barbecue, mon inquiétude a déjà presque entièrement disparu, car tous les gens sont super. Et à ce moment, je pense que ce pèlerinage va être bien mais je ne suis pas au bout de mes surprises.

Le lendemain matin, nous partons pour l’Italie. Le trajet fut long mais super. Dans les "trafics", ça rigole, ça chante, ça parle. Je suis ravi ! Plus d’inquiétude désormais ! C’est une certitude, ça va être super ! Il est minuit et demi nous arrivons à Greccio, et nous dormons à la Belle.

Au réveil nous nous retrouvons tous ensemble, c’est impressionnant je ressens que le groupe est déjà très uni. Nous nous séparons en deux pour le premier temps de partage. Durant ce temps, je me rends compte que Grazou d’Orléans vient aussi de "la cité", comme beaucoup d’entre nous. C’est bizarre, mais on a l’air de penser les mêmes choses à propos de la religion et de pourquoi on est venu à Assise.

Nous montons en haut où venait souvent St-François, c’est super !

Le soir, nous arrivons à la Foresta. Ça y est, c’est sûr, le groupe est vraiment uni et moi je me sens vraiment proche et complice avec certaines personnes. Le soir, on se couche, je suis heureux, car nous sommes un groupe soudé. Chacun prend soin de l’autre, mais il y a autre chose ; je me rends compte que chacune des personnes croit en Dieu et je suis aux anges. C’est la première fois que je me retrouve dans un groupe comme celui-ci.

Mardi matin, il pleut un peu mais ce n’est pas grave, nous nous mettons en route. Durant cette matinée, je marche en compagnie de Yannick et là, nous vivons un grand moment, car chacun se confie à l’autre. Nous parlons de choses très personnelles, nous nous faisons entièrement confiance. En début d’après-midi, nous faisons un temps de partage sur le thème de la rencontre. Là, je repense à des rencontres de ma vie, à mon frère… je suis bouleversé ! Je pleure, mais je mets mes lunettes pour que personne ne me voie pleurer, mais certains m’ont quand même vu. Pour moi, ce moment fut émouvant, mais aussi beau car je me confiai, je n’ai pas peur de parler de ma vie, et je fais entièrement confiance à chaque personne qui m’entoure. Nous repartons… parlons durant de longs kilomètres, nous nous confions les uns aux autres sans peur, ni retenue.

je sens le Seigneur près de moi Nous montons vers une chapelle. Je vis alors un moment exceptionnel ; comme il était proposé à chacun d’entre nous, je porte la croix de Stéphane et je monte en silence durant quinze minutes. Je me surprends moi-même, car je prie sans relâche, j’ai l’impression de parler avec le Seigneur. La montée est dure, mais je ne sens rien. Je prie et j’avance comme si j’étais porté par quelqu’un. Je viens peut-être de découvrir ce que c’était la foi. Durant cette montée, pour la première fois de ma vie, j’ai senti le Seigneur si près de moi. Le soir, nous partons en direction du mont Subasio. Encore une épreuve, il faut monter les tentes sous la tempête, mais pas de souci nous y arrivons tant bien que mal. Ensuite, nous ferons un foot et là, je me fais très mal à la cheville. Je ne peux plus marcher, Vincent et Yohan m’aident à rejoindre le trafic, j’ai très mal. Blandine me soigne. Jeudi matin, ma cheville me fait mal, mais je ne veux pas le dire car je veux continuer ce pèlerinage avec mes amis, je ne veux pas aller dans le trafic, je veux continuer à connaître chacun et à avancer vers Assise. Le matin, nous marchons avec Yannick et Alex, nous parlons, nous rigolons. Plus tard, nous arrivons vers un sommet qui surplombe Assise, il y a une croix. Avec Jean Charles, nous trouvons un livre dans une boite. Nous marquons beaucoup de choses, alors chacun dit ce qu’il veut, nous remercions le Seigneur. Nous allons visiter les Carceri, ça m’impressionne, je me dis que je marche là, où St François a marché, c’est quelque chose de fort pour moi. Vendredi, nous partons à St Damiano. Dans la chapelle, on prie, Jean Charles à mes côtés, fond en larmes. Le soir, je ne vais pas trop bien, j’ai un coup de blues, car la fin du séjour est proche. Mais tous mes amis sont là pour me soutenir et me redonner un coup de fouet, ils sont vraiment supers, quelle union, quelle entraide ! C’est sûrement cela être chrétien ; c’est être solidaire avec les autres, ne pas regarder les différences, la fraternité entre chacun. Petit à petit, j’ai les réponses aux questions que je me posais au début de ce pèlerinage. Je pleure à grosses larmes

Samedi matin, nous allons où est enterré St François, c’est un moment très fort. Nous nous retrouvons entre jeunes, nous écrivons une chanson pour remercier les accompagnateurs. Là, je fonds en larmes, je suis très ému de tous ces moments vécus, la fin est proche, je suis triste, je pleurs à grosses larmes, suivi de Yannick, J.C., Alex, Mickaël, Virginie… Nous formons un cercle et nous nous soutenons les uns et les autres.

Le soir, nous allons vers la tour, nous nous retrouvons entre jeunes pour parler d’un projet pour l’an prochain. Désormais, il n’y a aucun doute, nous formons un groupe unique, exceptionnel, chacun y met son cœur, ça fait plaisir.

Dimanche, nous rentrons en France. Il y a une messe et la veillée. Beaucoup de pleurs car la séparation est proche.

Lundi, ça y est ! On se sépare, je suis très triste. Les gens s’en vont, notre merveilleuse aventure est terminée.

Pour moi, ce pèlerinage a été exceptionnel ; la meilleure expérience de ma vie. J’ai découvert ce que ça voulait dire d’être chrétien ! J’ai la foi plus grande que jamais. Mais c’est pas tout, je me suis fais de supers amis. Pour moi, J.C. et Yannick sont comme des frères, Grazou comme ma sœur et Alex. Je voudrais remercier Vincent Massart et Stéphane, car sans eux, ce projet n’aurait pas pu se faire. Merci à vous de vous intéresser à des jeunes comme nous qui viennent des cités et qui veulent croire, qui aiment la religion qu’ils pratiquent . C’est grâce à vous que l’on a pu faire ce pèlerinage merveilleux. Pour moi, cette semaine restera inoubliable, car je l’ai vécue vraiment avec mon cœur. J’ai profité de chaque instant. Aujourd’hui, j’ai une foi immense, je me sens plus chrétien que jamais et j’adore la religion que je pratique. Merci à tous."

Vincent E.

et à Yohan le mot de la fin "On était tous solidaires et cela est très important dans un groupe, c’est ce qui a permis de renforcer nos liens. […] J’ai beaucoup aimé quand on se passait la croix même si je ne l’ai pas eue car je n’étais pas prêt, cela m’a touché énormément de voir tout le monde prier en marchant, c’était quelque chose de très beau et surtout de très fort. La veille de l’arrivée à Assise, on a galéré pour monter les tentes et encore une fois, on était tous solidaires car tout le monde s’entraidait.[…] Quand on a senti la fin se rapprocher petit à petit, on a commençé à pleurer sans cesse, comme si le puits avait trouvé sa source."

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