Dieu, il est affolé quand un homme se perd, comme une maman quand elle perd un enfant. +

Témoignages

Le sappel

actualités

Témoignages du pèlerinage en Terre Sainte

Mercredi 11 janvier 2023, une soixantaine de personnes étaient réunies à l'église des Minguettes à Vénissieux pour danser des danses d'Israël, visionner le film Anawim, et témoigner des fruits des pèlerinages en Terre Sainte.

Vous trouverez ci-dessous les témoignages des pèlerins :

Durant notre pèlerinage, nous avons fait de nombreuses rencontres. Elles nous ont permis de mieux comprendre la vie des personnes qui habitent dans les territoires palestiniens et de changer notre regard sur elles par rapport à ce qu'on entend aux informations ici en France

Nous avons rencontré des personnes chrétiennes, juives, musulmanes qui se battent pour le respect de chacun et pour la paix, en choisissant la non-violence.

Quand nous leur avons demandé comment nous pouvions les aider, plusieurs nous ont dit: "Gardez-nous dans vos prières". Et aussi: "le fait de venir chez nous et de nous écouter est un grand soutien. Quand vous rentrerez en France, racontez aux autres ce que nous vivons, ce que vous avez vu et entendu."

C'est ce que nous allons faire maintenant. Valérie, Bernadette et Maryline vont vous partager ce que les personnes que nous avons rencontrées vivent et ce qu'elles nous ont appris.

 

Nous avons rencontré des bédouins qui vivent dans le désert de Judée.

L'état d'Israël ne veut pas qu'ils restent sur ces terres, alors ils leur cassent leurs maisons, leur coupent l'eau et l'électricité, c'est dur quand il y a des enfants.

Leurs troupeaux n'ont presque rien à manger.

Les enfants ne peuvent pas aller à l'école. Mais ils s'organisent pour l'éducation de leurs enfants.

C'est au nom de leur foi qu'ils refusent la violence. Leur foi les aide à tenir et à espérer qu'un jour les choses changeront.

Nous avons découvert une pauvreté totalement différente de la nôtre. Ce sont des combats qu'ils mènent tous les jours.

Nous avons été très touchés par leur accueil, le repas qu'ils nous ont préparé, leurs sourires.

 

A Bethléem, nous sommes allés au monastère de l'Emmanuel. C'est une toute petite communauté. Nous avons été accueillis par Sr Bénédicte. On la voit dans le film.

Le monastère est situé juste à côté du mur. C'est dur ce qu'elles vivent. Elles prient chaque jour pour que les murs tombent.

Nous avons été touchés par ce que Sr Bénédicte a dit sur le mur : si des murs comme celui qui sépare Israël et la Palestine s'élèvent c'est parce qu'il y a en nous des murs, que nos coeurs sont durs. Elle nous a invités à voir les murs en nous.

Nous avons admiré les icônes dans leur chapelle. Sr Bénédicte nous a dit que nous sommes tous une icône, tous enfants de Dieu. Nous nous sommes bénis les uns les autres avec de l'huile consacrée et nous avons dansé pour la paix devant le mur.

 

Nous sommes allées chez Daoud, à la tente des Nations. Daoud est un palestinien chrétien qui vit sur sa ferme, entourée de colonies juives.

Il a des papiers qui attestent que les terrains sont à lui mais l'administration israélienne ne veut rien entendre et fait tout pour le faire partir, par exemple en détruisant ses plantations ou en interdisant qu'il construise des maisons.

Nous avons été touchés par la dignité qu'il garde malgré les destructions. Il ne se décourage jamais. Après avoir subi la violence, il choisit de ne pas être victime, de ne pas pleurer mais d'aller de l'avant. Il reconstruit, il replante.

Il refuse d'être ennemis avec les autres. Il ne se bat pas avec un fusil ou avec les poings mais en plantant.

Nous avons planté des oliviers avec lui. On participait à la lutte. Ça laisse une trace de notre passage. Planter un olivier c'est joyeux. Un arbre, c'est la vie. L'olivier c'est le symbole de la paix.

Nous avons dansé dans son champ, Daoud a aimé qu'on danse chez lui.

 

A Jérusalem, nous avons rencontré 2 petites soeurs de Jésus qui vivent dans le quartier palestinien. Elles vivent avec les gens, elles aident les pauvres en allant les voir, en apportant de l'aide alimentaire si besoin.

Elles savent qu'elles prennent des risques mais elles veulent rester. Un jour on a proposé à l'une d'elle une autre mission mais elle a choisi de rester, sinon elle aurait eu l'impression d'abandonner les palestiniens avec lesquelles elle a créé une relation de confiance.

A Jérusalem, il y a une autre communauté de soeurs comme elles qui vit dans le quartier juif. Elles sont séparées par le mur. Elles ne peuvent pas prier ensemble. Elles nous ont dit qu'elles avaient du mal à s'entendre, à être vraiment fraternelles car elles prenaient position chacune pour les personnes avec lesquelles elles vivent. C'est très dur pour elles de vivre cette séparation.

 

A Nazareth, nous avons rencontré 2 femmes, Mona, une palestinienne musulmane et Létale, une juive , qui sont ensemble responsables d'une association.

Dans cette association, elles luttent pour que les palestiniens et les israéliens fassent les choses en commun.

Elles se sont regroupées parce que leurs enfants meurent. Leur coeur de mère a dit: "stop, tout le monde souffre, il faut que ça change."

Elles se battent ensemble pour le bien-être dans les villages, pour dépasser les préjugés qu'on leur a inculqués sur l'autre, pour que les enfants juifs et musulmans se rencontrent et réfléchissent ensemble, pour que les femmes fassent des études. Elles montrent que ça peut se faire.

Quand l'une doute, elle s'appuie sur l'autre pour retrouver de la force.

C'était beau de voir ces 2 femmes si proches l'une de l'autre car normalement elles ne s'entendent pas. Elles nous ont appris la dureté du combat, elles sont là pour la paix.

 

Maryline : Je pense souvent à tous ces gens qu'on a rencontrées. Je me demande ce qu'ils sont devenus. J'aimerais leur écrire, leur faire un courrier, leur donner des nouvelles.

 

Bernadette : J'ai ressenti de la déception de voir le monde violent. Ça m'a touchée cette violence. On dirait qu'on retourne en arrière. Il y a beaucoup à faire.

 

Valérie : Toutes ces personnes ont tellement de force par rapport à ce qu'elles vivent, même si elles ne réussissent pas toujours. C'est leur foi qui leur permet de tenir sans avoir de haine et de garder l'espérance. Ça m'a donné de la force à l'intérieur pour continuer quand j'ai à combattre.

 

Viviane :

J’ai bien aimé plonger dans le Jourdain.

Quand je me suis baignée dans le Jourdain, j’ai hésité sur le moment.

Je pensais à aller dans l’eau. Autour de moi, je voyais rien.

Le prêtre m’a demandé si je voulais plonger 1 fois, 2 fois ou 3 fois.

J’ai dit : « Je sais pas. On commence, on verra bien ».

J’ai fait 3 fois.

J’avais 1 poids sur moi. Je me sentais anxieuse, très très lourde.

Quand je suis sortie de l’eau, je me suis sentie soulagée, vidée, légère.

Si je peux replonger là bas, je retourne là bas.

J’y pense souvent à ça. Quand je prends ma douche, je me dis :

« si je pouvais être là bas encore. »

 

J’ai confié beaucoup de choses au prêtre.

Moi c’est très difficile de parler avec les prêtres.

Sur place, j’ai appris à le connaître le prêtre Philippe.

Je lui ai confié beaucoup de choses et après je me suis sentie plus légère.

Ça m’a libérée.

Ça me fait encore du bien.

 

Delphine :

Depuis toute petite, je rêve de marcher sur les pas de Jésus, là où il a grandi.

Au Jourdain, je voulais tout lâcher Je suis ressortie de l’eau vidée et bien.

A la pierre, où Jésus a été déposé après sa mort, j’ai senti quelque chose de très fort.

Qu’il était là.

On l’a crucifié, tué pour rien.

J’ai l’impression de l’avoir vu avec le sang, nettoyé par sa maman.

Avec sa couronne.

C’était horrible.

J’espère qu’il est là, même après le pèlerinage, et qu’il est bienveillant avec nous.

Au mur des lamentations, il fallait faire sa place pour aller toucher le mur.

On a mis des petits mots au plus profond des trous.

Pour que ça aille vers Dieu, qu’il nous entende.

J’ai vu des colombes au-dessus du mur.

Elles doivent être contentes de transmettre à Dieu.

Je suis restée un petit moment assise et j’ai prié.

C’est comme si j’étais appelée.

J’ai collé ma tête au mur

Il me demandait ce que je voulais.

J’ai l’impression qu’il y avait vraiment quelqu’un.

Dieu ?

Il m’attirait comme un aimant.

J’ai entendu comme si Jésus me disait tu restes là.

Mais j’ai pensé à ma fille :

il faut que je redescende, que je retourne en France.


Cliquer ci-dessous pour visionner le film "Anawim", réalisé en mars 2022 par Fabien Collini au cours du pèlerinage en Terre Sainte avec des membres du Sappel :


43 personnes du Sappel et du groupe de la diaconie de l’Isère sont parties en pèlerinage en terre Sainte en novembre.

Sur les pas de Jésus chacun a pu vivre des moments forts pour nourrir sa foi. La vie fraternelle était également un pilier de cette aventure.

Quelques participants témoignent de ce qu’ils ont vécu au micro de RCF, à partir de la minute 11’30 en cliquant ci-dessous :

top