Ici-bas, je n’ai peur de rien ni de personne, en vérité. pas même d’un ange. Mais le gémissement du mendiant me donne le frisson. +

Houne de Kolechitz. — Parole de sages

Le sappel

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Installation du Sappel à Saint Joseph

Nous avions été agréablement surpris que le vicaire général nous annonce assez tôt, je crois même avant notre arrivée à Reims, qu'il faudrait envisager une date pour installer le Sappel. En effet, le Sappel se voit confier un tiers lieu à St Joseph et est appelé à contribuer pleinement à la mission diocésaine autour des plus pauvres. L'évêque et le diocèse souhaitaient marquer le coup !

D'abord il a fallu se lancer dans les invitations : nous avons envoyé une petite centaine d'invitations aux personnes déjà rencontrées dans le diocèse et les personnes qui historiquement avaient un lien avec le Sappel : la Diaconie, les communautés de sœurs, l'Arche, la mission ouvrière, la pastorale des jeunes, le groupe scout des filles Galloy qui nous a fait rencontrer 2 couples d'ATD, des paroissiens, des amis de la frat présente ici depuis 30 ans et bien d'autres encore....

Pendant le temps de préparation, nous avons eu la visite de l'équipe com' qui nous a interviewé pour le journal du diocèse et qui a fait une petite vidéo de présentation pour le 27. Ont suivi 2 interview sur RCF et le bouche à oreille ...

Nous avions fait signe aux nouvelles Familles du QM rencontrées depuis Septembre, 5 d'entre elles étaient là, très honorées, et 1000 mercis à Céline et Philippe d'avoir pris soin d'elles tout au long de l'après-midi.

Alors que nous envisagions n'être pas plus de 100, voilà que dans les 15 jours qui ont précédé l'évènement, quand l'Arche nous a dit venir à 15 et la Mission ouvrière à 10, que plusieurs personnes nous ont dit avoir fait signe à d'autres..., nous avons compris que nous serions bien plus nombreux !

Quel honneur que les personnes se mobilisent pour être là un dimanche après-midi avec le Sappel. La pression monte...où va-t-on installer tout le monde ? on ne pourra pas anticiper complètement la constitution des fraternités si on n'a pas la liste des présents ? on prend combien de litre de jus de fruits ? le micro marche mal à la répétition, on ne va rien entendre ? Et les fleurs ? Qui va faire les bouquets ?

Bref ! Nous étions plus de 180 et tout s'est bien passé !!!

Puis les préparatifs : Ayant envoyé les invitations en plein pic de covid au mois de janvier, nous avions opté directement pour une demi-journée sous forme de célébration déployée sans repas.
Nous avons voulu vivre une célébration en 3 temps : table du frère, table de la Parole et Eucharistie suivie d'un goûter festif.

Les lieux ont été complètement réaménagés pour mettre en valeur ces 3 espaces. Nous avons vécu plusieurs temps de préparation avec les FQM, les anciennes présentes depuis longtemps au Sappel : préparation et répétition du témoignage, préparation de gâteaux et biscuits, d'une chaîne de pain, pour le goûter de fin d'après-midi.

Pour animer des temps de fraternité, servir le café, le goûter à la fin : nous avons dû oser appeler des « nouveaux ». Quelle joie d'avoir en retour leur enthousiasme d'être sollicité et de pouvoir contribuer à l'animation de l'après-midi.

Merci beaucoup à Françoise, Céline et Philippe pour leur venue avant et leur aide précieuse et efficace sur la dernière ligne droite.

Arrive enfin le jour J : Les personnes du Quart Monde ont ouvert l'après-midi et témoigné sur le thème de la Fraternité. Ont suivi des petits temps de frat' de 8 pour réagir sur les témoignages et partager quels sont les lieux de fraternité qui nous font vivre. Tout cela a été noté sur des pains et poissons (Même Pierre Davienne a participé au découpage, merci !!). Ensuite nous avons convergé vers la célébration avec une mise en valeur particulière du lieu de proclamation de la Parole.

A la fin de l'Eucharistie, nous étions heureux d'être envoyés tous ensemble avec les amis de la frat et les familles du QM par l'évêque et les bergers.

L'évêque a affirmé dans son homélie combien il croyait qu'il ne suffisait pas de dire que l'Eglise devait être l'Eglise pour les pauvres mais l'Eglise avec les pauvres et qu'il comptait sur le Sappel pour entraîner le diocèse dans cet élan. Il nous avait déjà confié cela lors d'une rencontre avec lui le 13 janvier dernier.

Merci aux musiciens du groupe scout, de l'Arche et aux animatrices de la paroisse, merci aux 15 animateurs de fraternité, aux hôtesses café, thé, goûter et à toutes les petites mains discrètes mais efficaces sans qui nous n'aurions rien pu faire !

Dans l'action de grâce : Nous sentons que cette journée fut un vrai temps d'Eglise diocésaine. Le grand nombre de personnes présentes est pour nous signe d'encouragement et de confirmation de la mission du sappel à Reims. Nous sommes heureux d'avoir pu nous appuyer les uns sur les autres dans l'animation de cette journée, signe que des liens se tissent pas à pas. Nous sommes aussi très touchés des retours qui nous sont faits : plusieurs familles du QM nous ont dit leur fierté et leur joie d'être présentes, d'avoir osé prendre la parole et d'avoir été écoutée, d'autres souhaitent poursuivre les liens avec le Sappel, comme Emilie venue avec toute sa famille, ses sœurs, sa mère, sa fille : « elles étaient très contentes de venir, elles ont envie de continuer »

alors... on continue !

 

Céline, Pierre-Yves et Nathalie

Et pour lire l'homélie de l'évêque Eric de Moulins-Beaufort, c'est ici !

 

 

 Voici le texte lu par les familles du Quart-Monde pendant cette journée :

Monique : Le Sappel, pour nous c'est une famille.

C'est une famille parce que c'est fraternel. On est des frères et sœurs.

Dans nos familles, c'est difficile.

L'une de nous disait : « Ma famille, ce n'est plus une famille. Je n'ai plus que mon fils. Mes frères et sœurs ont tout brisé.

 

Michèle : Mais au Sappel on s'appelle ! on prend des nouvelles quand ça va, mais aussi quand ça ne va pas. On peut compter sur les autres. On partage les mariages, les baptêmes, les naissances, on partage tout. Et même si cela fait longtemps qu'on n'est pas venu, il y a toujours quelqu'un pour nous écouter personnellement.

On est plus qu'une famille parce qu'on se soutient les uns les autres.

Et puis on est frères par la prière. On arrive mieux à prier quand on est ensemble. C'est plus facile que quand on est tout seul. On prie les uns pour les autres, pour ceux qui en ont besoin, même pour ceux qui ne croient pas.

C'est une chaîne fraternelle, avec des liens solides, qui durent.

 

Jacqueline : Au Sappel, on rencontre des gens qui sont comme nous, aussi pauvres que nous. On s'explique, on se comprend. Avec d'autres personnes comme nous, on se sent à l'aise.

On apprend à faire des choses qu'on n'a jamais fait. Par exemple cet été on a fait des briques pour faire un puits, c'était le puits de la Samaritaine.

Tous les ans, on fait des choses nouvelles, de la peinture, de la terre. On crée. Après on se sent bien. On se sent fier.

L'une de nous disait : « Avant je n'osais pas parler devant du monde, devant un curé. Depuis que je suis au Sappel, j'ose. En fait on m'a forcé à parler, mais c'était pour mon bien. Maintenant j'ose dire ce que je pense et je dis ce que je veux. On m'écoute. »

 

Gisèle : Dans nos rencontres, on partage souvent à partir de la Bible.

La bible nous nourrit de l'espérance. Les merveilles qu'elle nous donne nous aide à vivre notre vie qui a des hauts et des bas.

Parfois il y a des mots qu'on n'arrive pas à prononcer, à comprendre, à lire. Mais avec les autres, on comprend, on nous explique. Cela nourrit notre foi.

 

Michèle : On est des apôtres du Seigneur. On marche à sa suite pour qu'on puisse mener une mission.

Parce qu'on a une mission à remplir !

 

On veut rappeler qu'il y a des pauvres, des personnes qui ne vont pas bien. Il ne faut pas les oublier.

On ressent les personnes qui sont en difficulté parce qu'on est passée par là. On se sent appelée à s'approcher d'elles.

 

Jacqueline : On continue la mission que le Pape nous a donnée quand on est allé le voir à Rome, en 2016. Il nous a demandé de prier pour les riches.

Quand on a vu le pape, il ne s'occupait pas de savoir si on était riche ou si on était pauvre, si on était malade ou handicapé. Il est venu vers nous, il nous a serré les mains, pris dans les bras. Il n'était pas fier, il est venu vers tout le monde.

On devrait tous se donner la main, ne pas faire de différence pour l'un ou pour l'autre.

 

Gisèle  : Notre mission, c'est aussi de témoigner de ce qu'on vit dans notre groupe, aller chercher les gens, les inviter à venir au Sappel, les inviter aux sacrements pour eux ou leurs enfants, les inviter à la table ouverte de nos paroisses. On sent notre cœur qui nous porte à cela, à appeler et à inviter.

L'une témoignait : « Je vais voir les gens de mon immeuble. Cela vient de mon cœur : prendre soin, prendre des nouvelles des gens. C'est normal pour moi ! »



Monique : Pour nous c'est très important que ce lieu de Saint Joseph soit confié au Sappel. On va pouvoir vivre les rencontres et dire à des personnes de venir. On va s'installer et ça sera un endroit à nous mais aussi pour d'autres qui pourront nous rejoindre.

C'est sûr, il y a des paroissiens et des gens qui viendront !

On souhaite agrandir la chaîne, faire connaissance, ça va être fraternel !

Venez et voyez !

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