Seigneur, c’est quand je parle de Toi que je te connais !

Michèle — Témoignages

Le sappel

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No 84
journal du sappel / Mai–juin 2012 Journal Télécharger le journal au format PDF

EDITORIAL - L'ESPRIT DE FRATERNITÉ DE LA DIACONIE

 Je pense à ce mot « précarité »...il vient du latin qui veut dire « prier ».

Ainsi les pauvres sont ceux qui ne peuvent pas se passer de l'autre, qui ont besoin de l'autre. Ce peut être terrible d'être constamment dépendant, mais quel enfer bien plus terrible que le mythe de nos sociétés se suffisant à elles-mêmes!

Ainsi "le pauvre sauve la relation fraternelle" parce qu’il a besoin de l'autre et nous pose la question de ce besoin !

"Leur grande douleur, c'est que personne n'a besoin de leur amitié". Cri d'une femme que rapporte Maurice Zundel dans l'une de ses homélies. C'est aussi la douleur de Dieu qui a voulu avoir besoin de l'homme. Bien sûr le chemin est de nous reconnaître nous-mêmes pauvres, ayant ce besoin de la reconnaissance de l'autre chevillé au corps, et ayant plus profond encore un désir immense de communion !

Voilà le mystère de l'Église! C'est que, sans les pauvres, elle se coupe des membres qui ont le plus soif d'unité ("les pauvres, ferments d'unité" !) Et nous, membres de l'Église, nous nous coupons en même temps de cette part magnifique de nous-mêmes, qui est notre pauvreté fondamentale ! Il ne s'agit pas de les encenser, mais d'écouter le précieux message dont ils sont porteurs et révélateurs; et après cela, la force et le courage de faire un monde plus juste nous seront donnés en abondance! Nous n'aurons plus à "faire la charité", car nous serons "dans la charité", ensemble, car nous saurons que nous sommes de la même chair ! Ce qui importe donc c'est de réaliser cela : nous sommes la même chair !

Et vous voyez le double sens de « réaliser » :

- comprendre,

- prendre conscience...

- et faire advenir.

 

Pierre-Yves GALLOY

Fraternité des Compagnons du Sappel

(article paru dans « Église en Savoie » en septembre 2011)

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